Philosophie des confitures

Publié le par Mon arbre aux violettes

Je me sentais tellement cigale ces jours-ci ! La langueur des après-midi d'été m'avait conquise et il a fallu retrouver une motivation de fourmi pour entreprendre la réalisation des confitures.

Non, le temps des confitures n'attend pas. C'est la groseille prête à éclater qui donne le départ pour les petits fruits rouges. Puis s'enchaînent cueillettes, récolte du jus et cuisson au chaudron, dans un rituel transmis de mères en filles.

Réaliser ces gestes chaque année m'inscrit dans une temporalité saisonnière et ancestrale qui rythme ma vie et me rassure. Les années passent, les choses se répètent et se perpétuent. Je me dis que malgré tout la vie coule dans le bon sens puisqu'elle coulait déjà de la même manière au temps de mes grand-mères...

Gelées de cassis et groseilles
Gelées de cassis et groseillesGelées de cassis et groseilles

Gelées de cassis et groseilles

Le temps des confitures est donc plus une histoire de philosophie de la vie qu'une simple aventure culinaire, un rituel perpétré de marquage des saisons... avec ce désir de répétition et de transmission, qui apaise peut- être un peu les tourbillons de la vie d'aujourd'hui....

Profiter de la saison tout en anticipant les jours de disette. Cette volonté, inscrite au plus profond de nos gènes de mettre en réserve un peu de ces beaux jours d'été. Anticiper, prévoir et mettre de côté, faire en sorte que l'abondance d'aujourd'hui coule jusqu'aux jours à venir. Se mettre au service de la vie et miser sur elle, même quand elle sera défaillante. Voila ce qui nous tient depuis toujours et pour toujours.

C'est aussi un signe très fort de ce qui se garde, ce qui se transmet, ce qui se donne, ce qui nourrit une famille. Les confitures se partagent. Au fil de la saison, le confiturier se remplit. Sa porte n'est jamais fermée à clé. Famille et amis dont l'intimité permet le passage dans la cuisine, peuvent s'y servir. Choisir et emporter selon leurs besoins et leurs goûts.

Venez, tous ! Offrir les confitures à ceux que j'aime est bien la seule motivation qui me permet de passer de l'état de cigale à celui de fourmi ! Juste pour un temps, juste pour vous .

A bientôt !

Publié dans pensées, cuisine, confiture

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M
Je n'ai pas ce courage, d'autant plus que ma sœur ainée me ravitaille en gelées de sa composition!<br /> Miam!<br /> Bisous et beau week-end!
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M
C'est chouette aussi Maryline, de goûter la confiture des autres ! l'important est le partage et l se trouve dans notre entourage toujours quelqu'un qui se fait une joie de partager sa production, sinon quel en serait l'intérêt ? bises
M
J'aime aussi mettre l'été et les saisons en bocaux et ce temps des confitures ne manque pas de me rappeler les odeurs de mon enfance et ces moments inoubliables partagés entre génération...merci pour ce joli partage. bises et à bientôt
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M
Oh ! Manou, qu'il est bon le goût subtil de notre enfance ! je suis curieuse de savoir quels seront les souvenirs de nos enfants et petits enfants ! Auront-ils cette saveur aussi exquise que les nôtres ? J'y crois de toute ma force quand je suis avec mes tout-petits ? Je t'embrasse !
M
Voilà de jolis mots récoltés à l’ouverture d’un pot de confiture. On aurait pu y trouver noyaux ou grains oubliés qui auraient pu être durs sous la dent, mais non, ici tout coule, tout se savoure et on se délecte autant des fruits que des mots...
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M
J’aime aussi beaucoup les mots qui sont les tiens Mimi ! Doux aux oreilles et au cœur, on s'en délecte aisément, jusqu'à en lécher le plat, ou plutôt la bassine à confiture !!!! je t’embrasse !